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Vacciner les plus exclus contre le COVID-19 avec l’association Aurore

Dernière mise à jour : 24 juin 2021


Les Dr Nicole Cauchard et Maguy Georgi en consultation préalable à l'injection du vaccin

Depuis mai, ils sont plusieurs Transmetteurs à se rendre chaque mardi au centre d’hébergement et de réinsertion du 8 bis Avenue René Coty dans le 14e arrondissement, géré par l’association Aurore. Sur place, ils effectuent les consultations médicales préalables à l’injection de la première dose du vaccin contre le COVID-19 auprès des publics les plus exclus et éloignés des dispositifs de santé habituels.


Pour Aurore – qui a transformé une grande salle du centre d’hébergement en centre de vaccination avec le soutien de l’ARS Ile-de-France – et toutes les autres associations qui interviennent à ses côtés, l’enjeu est double. Il s’agit bien sûr de mettre en place un centre de vaccination mais surtout d’en faire connaître l’existence.



Les enjeux de la vaccination des sans-abri


Lors de notre visite au centre de vaccination, quatre médecins Transmetteurs sont présents : Nicole Wybo et Nicole Cauchard, familières du centre, réalisent des consultations. Maguy Georgi et Marie-Claire Brusset, elles, découvrent les lieux pour la première fois et sont présentes en observation. La prochaine fois, elles seront prêtes à leur tour à assurer des permanences en toute autonomie.

Si les Transmetteurs sont nombreux à participer à cette action, c’est qu’elle rejoint entièrement les missions pour lesquelles ils se sont engagés. A savoir : favoriser l’accès à la santé pour tous et renforcer les structures médico-psycho-sociales en tension.


Un collaborateur d'Aurore accueille les personnes qui arrivent au centre de vaccination

Seniors, isolés ou précaires, les publics accueillis au centre comptent parmi les plus fragiles face à l’épidémie. Les sans-abri et les personnes vivant en centre d’hébergement sont particulièrement exposés aux risques liés au COVID-19, présentant de nombreux facteurs de comorbidité et une espérance de vie de 20 à 30 ans inférieure à la moyenne. Mais ils ont aussi été les grands oubliés du début de la campagne de vaccination nationale.

Ceux qui sont exclus du système de santé n’ont guère de chance d’être pris en charge. Difficile voire impossible pour certains de connaître les démarches à suivre, de prendre un rendez-vous de vaccination en ligne… Par ailleurs, il a fallu attendre le 20 mai pour que les personnes à la rue puissent se faire vacciner sans critère d’âge, que toutes soient considérées comme prioritaires, ainsi que les publics hébergés et pris en charge dans des centres médico-sociaux.


Des associations mobilisées au sein d’une chaîne de solidarité


Les premières semaines, le centre de vaccination géré par Aurore a donc accueilli un public restreint aux personnes de plus de 50 ans. Cette première étape a néanmoins été très utile pour rôder les équipes et mettre en place une chaîne de solidarité cruciale pour la suite.



L'injection du vaccin réalisée par un infirmier de Médecins sans frontières

La sensibilisation à la vaccination des personnes en situation de grande précarité commence lors des maraudes, dans les centres d’hébergement ou les accueils de jour. Les travailleurs sociaux et bénévoles informent sur le vaccin, aident les volontaires à la prise de rendez-vous et, bien souvent, organisent avec Aurore le transport jusqu’au centre le jour J. Et sur place, on retrouve à nouveau différents acteurs mobilisés pour un même but : vacciner sans discrimination. Médecins Transmetteurs aux consultations médicales, infirmiers et infirmières de Médecins sans frontières pour réaliser l’injection, des membres d’Aurore à l’accueil et la coordination générale, des médiateurs de la Ville de Paris pour la prévention…


Ce mardi 15 juin est une journée typique. Le flux de visiteurs est pris en charge de façon très organisée et conviviale, dans le respect des gestes barrières. On en profite pour distribuer à chacun des bouteilles d’eau individuelles en cette journée de forte chaleur.

Le centre a la capacité d’accueillir 50 personnes par jour pour cette vaccination. Cet après-midi, ils sont 30 inscrits et viennent de différents endroits : d’un ESAT, d’un accueil de jour pour femmes, d’un Centre d’Hébergement d’Urgence du Samusocial de Paris… « C’est un chiffre entièrement satisfaisant, quand on sait à quel point il est difficile d’aller chercher ce public, souligne Tiana Milville (chargée d’appui au développement à Aurore), en espérant qu’ils viennent tous à leur rendez-vous. »

L’autre défi sera ensuite de s’assurer que les personnes prennent rendez-vous pour la deuxième dose du vaccin. Les bénévoles font leur maximum pour garder le lien avec eux, au besoin ils les aident à s’acheminer jusqu’au centre.

Pour Newrezi, jeune homme hébergé au CAIR Poniatowski (Centre d’Accueil et d’insertion des Réfugiés d’Aurore), le sens de toutes ces démarches est clair. « Je veux me protéger et protéger les autres », indique-t-il juste avant d’être reçu en consultation par un médecin Transmetteur qui se chargera de le rassurer en lui expliquant les différentes étapes du vaccin. Nous le laissons donc entre de bonnes mains.




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