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Les Ateliers Théâtre avec Colette Roumanoff

Dernière mise à jour : 26 févr. 2021









Au cours de la formation sur l’accompagnement au domicile de personnes fragiles, Mme Roumanoff nous a fait le plaisir d’intervenir auprès des élèves de cette première promotion sous forme d’ateliers théâtre.

Elle a ainsi pu leur transmettre ses connaissances et ses expériences sur la maladie d’Alzheimer, une maladie souvent mal connue d’après elle. Chaque élève est ainsi reparti avec une meilleure compréhension de la maladie. Mme Roumanoff a également aidé chacun à se sentir plus à l’aise avec une personne ayant cette maladie.

Aujourd’hui, elle nous raconte comment elle en est arrivée à élaborer des ateliers théâtre pour les aidants.


Colette Roumanoff a accompagné son mari Daniel, malade d’Alzheimer, pendant 10 ans. Elle a refusé d’y voir une tragédie.


« Quand en 2010, j’ai commencé à faire des conférences sur une nouvelle vision d’Alzheimer je me suis rendu compte que les gens avaient du mal à imaginer ce dont je parlais. Il leur manquait une expérience directe. Quelques années auparavant, j’avais dirigé des cours d’expression orale pour les étudiants des classes de prépas aux grandes écoles dans un lycée parisien. J’avais mis au point un protocole de trois fois une heure et demie, composé d’exercices de théâtre, d’improvisation et de mises en situation, qui permettait aux étudiants de gérer leur stress et d’utiliser au mieux leurs ressources. Le travail était centré sur la présence, la voix et l’intelligence du texte.

Fin 2010, j’ai copié ce protocole qui avait fait ses preuves pour le mettre au service des aidants Alzheimer professionnels et familiaux. J’ai nommé cette formation « Ateliers théâtre » et continué à travailler sur la présence et la voix de façon à arriver à une intelligence de la situation qui permette une dédramatisation et un apaisement.


L’idée reste d’apprendre à gérer le stress et à utiliser au mieux ses ressources.


Souvent quand on parle d’une relation d’aide, on se focalise plus sur la personne aidée que sur celle qui aide. Pour que la relation d’aide soit fluide et facile, il faut aller sans cesse de l’une à l’autre partie, en commençant par la personne qui aide. Comme elle doit donner d’elle-même, elle doit se sentir aussi bien que possible dans sa peau, être détendue et de bonne humeur. Il est indispensable d’être confortable et de bonne humeur pour pouvoir apporter du confort et de la bonne humeur à l’autre personne, celle qui est malade et fragile.

La maladie d’Alzheimer se manifeste par un déficit de neurones et de connexions qui engendre un stress rampant qu’il convient au moins de ne pas aggraver. C’est très facile de faire « bugger » le cerveau de quelqu’un qui souffre d’Alzheimer. Il suffit, par exemple de poser trois questions à la file : « As-tu bien mangé ? As-tu bien dormi ? Qu’est-ce que tu as fait ce matin ? » La deuxième question arrive alors que la première tourne dans la tête à la recherche d’une réponse difficile à saisir. Il se produit alors une saturation et la réponse qui peut surgir n’est pas celle qu’attend le visiteur : « Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas ! » L’expérience est une chose, l’interprétation en est une autre. Le visiteur, sidéré par un tel accueil peut se croire justifié de dire : « ça y est ! Il ne me reconnait plus ! La maladie s’est aggravée ! »


Une autre interprétation consiste à comprendre cette non-reconnaissance comme une réaction de défense du cerveau, mis en état de surchauffe par les questions brusques et angoissées du visiteur.

Que peuvent faire les exercices de théâtre dans une telle situation ?

Si l’on considère que la relation est un théâtre, on peut revoir la mise en scène de la visite, on peut retravailler son entrée en scène, ses répliques, son personnage dans son attitude physique et dans son expression non verbale.

Et ensuite, on vérifie par l’expérience si les nouvelles attitudes que l’on a essayées ou découvertes fonctionnent, si la vie devient plus facile et plus agréable pour tout le monde. Et si ça ne se produit pas, on peut essayer autre chose encore et encore. Ainsi, dans le quotidien on développe une créativité utile. »


Alzheimer : pour accompagner ceux qu’on aime et les autres


Ce livre d’une centaine de pages compte 29 chapitres très courts qui traitent de tous les aspects qui posent problème quand on doit vivre avec cette maladie. Il importe de bien comprendre qu’il s’agit d’abord de recadrer tout ce qu’on croit savoir sur cette maladie qu’on connait si mal.




Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir le site internet de Colette Roumanoff : http://bienvivreavecalzheimer.com

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