Qui êtes-vous, parlez nous de votre parcours professionnel avant votre retraite ? Quelles ont été les étapes marquantes de votre carrière ?
Une carrière aux multiples facettes débutant en Tunisie à Bizerte comme gynéco obstétricien dans le cadre de la coopération. De retour à Paris en 1982, après quelques remplacements en milieu rural, spécialisation en médecine d’urgence (CAMU) et installation à SOS Médecins Paris dont je deviens Président. Dans le même temps, Attaché aux urgences de l’hôpital Louis Mourier à Colombes, consultation de médecine générale en centre de santé, bénévole Médecins du Monde pour les démunis, création d’une maison médicale de garde expérimentale à l’hôpital Lariboisière en 2005 où je continuerai à faire des gardes jusqu’en 2019. En 2005, changement d’orientation et prise de poste au ministère de la santé en tant que chef de la communication à la direction générale de la santé spécialisé dans la communication de crise sanitaire. Enseignant en médecine générale j’ai ensuite exercé en formant les futurs communicants de crise.
Comment avez-vous connu l'association les Transmetteurs ? Qu'est-ce qui vous a motivé à nous rejoindre en tant que bénévole ?
J’ai organisé au ministère la première réunion de lancement des Transmetteurs avec Xavier Emmanuelli et je savais dès lors que je les rejoindrai. L’idée de transmettre aux autres un peu de son savoir ou de les aider simplement à comprendre pour mieux vivre, ce qu’un médecin en exercice n’a pas toujours le temps de faire, ont été mes motivations.
En tant que Transmetteur, quelles sont vos principales missions (les activités auxquelles vous participez le plus souvent) et quel impact pensez-vous avoir sur les personnes que vous accompagnez ?
D’abord FO-UR-MI, parce que cela correspond le mieux à mon savoir-faire étant donné l’impact que certains gestes simples peuvent avoir sur la préservation de la vie. Ensuite sur tout ce qui peut aider à gérer une crise sur le principe de solidarité, de prévention et de pédagogie. Dans la même optique je suis également bénévole à la SNSM, les sauveteurs en mer, quand je réside en Bretagne.
Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels les personnes âgées sont confrontées aujourd'hui, notamment dans les quartiers prioritaires de la ville ?
L’isolement dû à la maladie ou à la perte d’autonomie est probablement le principal défi à résoudre pour les personnes âgées. La perte des repères par rapport au monde moderne de plus en plus géré par l’informatique contribue à cet isolement et complique la gestion de la vie courante. L’organisation du domicile adaptée aux besoins et capacités de la personne est également essentielle. Enfin, au niveau médical, la pénurie inquiétante de médecins de proximité et la raréfaction de la visite à domicile accentuent cette solitude.
Quel rôle pensez-vous que des bénévoles issus du corps médical peuvent jouer dans l’accompagnement au vieillissement et dans la lutte contre l'isolement social ?
Déjà assurer une présence quand elle n’existe plus peut à elle seule rassurer et redonner un repère. Le professionnel de santé pourra analyser la situation médicale et sociale et proposer des solutions aux diverses problématiques. Écouter, analyser, proposer et parfois résoudre une situation récompensent largement cet engagement.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes générations qui s’engagent dans des métiers de la santé, ou aux retraités qui hésitent à se lancer dans le bénévolat ?
Le seul conseil que je pourrais donner est de faire ce qu’ils aiment. Tout le reste en découlera naturellement.
Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté personnellement, à la fois sur le plan humain et professionnel ?
Personnellement… De l’admiration pour ceux qui animent l’âme des Transmetteurs en particulier pour Suzanne ! Et personnellement ! Je me sens bien dans une ambiance où la présence des Transmetteurs suffit à convaincre que l’on est au bon endroit !
Quels sont vos espoirs pour l'avenir de l'association Les Transmetteurs et des actions qu’elle mène ?
De la réussite bien sûr dans tous ses projets.
Mais aussi de surmonter les difficultés pour trouver des projets innovants mais réalistes. Des défis pour trouver des financements, pour convaincre que nos actions sont utiles et « rentables » … Comment prouver que l’ « humanité » est rentable ?
Si vous deviez résumer votre expérience de bénévole en une phrase ou un mot, lequel serait-ce ?
Tu es libre samedi ?
Si vous deviez encourager une personne à rejoindre Les Transmetteurs en tant que bénévole, que lui diriez vous ?
Nos confrères retraités qui pour certains, souhaitent un repos bien mérité, craignent de s’engager dans une nouvelle activité. Leur dire que rien n’est obligatoire, qu’ils resteront maître de leur emploi du temps et surtout qu’en apportant simplement leur savoir-faire ils pourront continuer à partager leur expertise, à transmettre et à agir. Un peu d’exercice à nos âges ne peut faire que du bien !
Comments